Homélie par le pasteur Pierre-Yves Brandt pour la fête de la Transfiguration jeudi 6 août 2020

Homélie par le pasteur Pierre-Yves Brandt pour la fête de la Transfiguration jeudi 6 août 2020

Homélie à partir de 1R 19,9-15 / 2 P 1,16-19 / Mt 17,1-9

Chères sœurs, chers frères,

Sur quoi nous appuyer pour rendre compte de la solidité de notre foi ? 

On peut mener des études savantes et prendre pour références les traités rédigés par les meilleurs théologiens. C’est une démarche qui fait confiance aux raisonnements, aux démonstrations. C’est très utile pour tester la cohérence d’un discours, mais, selon la Deuxième Lettre de Pierre, cela n’engendre pas la foi. Pour témoigner de la Bonne nouvelle de Jésus Christ, il s’agit d’adopter une autre démarche qui s’appuie sur une relation directe avec ce dont la foi témoigne. En ce sens, la Deuxième Lettre de Pierre prend pour appui une expérience de la gloire de Dieu. L’auteur de la lettre affirme avoir vu de ses propres yeux la majesté, la splendeur de Jésus-Christ. Il rapporte l’épisode de la transfiguration de Jésus qui est pour lui la source d’une connaissance véritable de Jésus Christ, et donc d’une foi qui confesse que Jésus est le Seigneur, le Fils bien-aimé de Dieu. Une foi qui confesse aussi que, pour connaître Dieu, il s’agit d’écouter Jésus.

Selon l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre, la transfiguration de Jésus atteste sans hésitation possible de « la venue puissante de notre Seigneur Jésus Christ », selon la traduction de la TOB, ou pour être plus proche du texte grec, « de la puissance (dunamis) et de l’avènement (parousia) de notre Seigneur Jésus Christ ». Il n’y a là rien de compliqué, rien de difficile à comprendre. Lors de la transfiguration de Jésus, les disciples présents ont reçu une attestation certaine que Jésus est bien le Fils bien-aimé de Dieu. Dès lors, ils n’ont pas eu besoin d’en chercher d’autres démonstrations. Telle est l’affirmation de l’auteur de la lettre.

Nous fêtons aujourd’hui la Transfiguration de notre Seigneur Jésus Christ. Nous fêtons le moment où Dieu confirme à Jésus, en présence de trois disciples, l’identité de Fils de Dieu de Jésus. Si nous écoutons ce que nous dit l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre, nous fêtons le moment où Dieu nous a révélé de manière certaine que Jésus est son Fils bien-aimé et que nous sommes sauvés si nous plaçons notre foi en Lui.

L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre décrit la transfiguration de Jésus comme une manifestation de la puissance et de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ. En quoi cet épisode est-il une manifestation « de la puissance (dunamis) et de l’avènement (parousia) de notre Seigneur Jésus Christ » ?

Prenons d’abord la puissance. De quelle puissance s’agit-il ?

Quand on parle de puissance, surtout quand on parle de Dieu comme du Dieu Tout-Puissant, on imagine un déploiement de force. Lorsqu’un chef politique veut faire une démonstration de sa force, il organise un défilé militaire. Il montre à tous la puissance de destruction qu’il est capable de déployer s’il le souhaite. La toute-puissance de Dieu est-elle synonyme de puissance à laquelle rien ne peut résister ? Faudrait-il envisager Dieu comme celui qui, dans sa relation à sa création et à nous, se situe dans un rapport de force ?

Le texte tiré du Livre des Rois, que nous avons entendu tout à l’heure, révèle une autre forme de puissance. Dieu n’était pas dans le vent violent. Il n’était pas dans le tremblement de terre. Il n’était pas dans le feu dévorant. Dieu était dans le souffle ténu, dans un murmure léger. Si nous comprenons cette lecture tirée du Premier Testament comme un commentaire de la lecture du récit de la Transfiguration, alors il faudrait comprendre que le visage de Jésus resplendissant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière sont une démonstration de la puissance de Dieu à la manière d’un souffle ténu, d’un murmure léger. Non pas une démonstration de force écrasante, mais une confidence glissée au creux de l’oreille. Le secret dévoilé dans le récit de la rencontre d’Elie avec Dieu, c’est que le murmure léger qu’il entend est plus puissant que le vent violent, le tremblement de terre ou le feu dévorant. Car seul le murmure léger a réussi à le faire sortir de la caverne où il s’était terré.
Cela nous dit quelque chose de fondamental sur la puissance de Dieu qui se révèle lors de la transfiguration de Jésus. La puissance qui est une démonstration de force à laquelle rien ne résiste se contente d’être une puissance qui détruit. Elle détruit ce qui fait obstacle. Mais elle fait le vide autour d’elle. C’est une puissance qui effraie. Seul le murmure léger est capable de susciter la vie. La puissance de Dieu, révélée en Jésus notamment lors de la transfiguration n’est pas une puissance destructrice. C’est une puissance qui fait lever la vie, qui relève, qui suscite, qui ressuscite. C’est un élan, un dynamisme et non de la dynamite !

L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre dit que la transfiguration de Jésus est une manifestation de la puissance et de l’avènement de notre Seigneur Jésus Christ. Nous avons vu en quoi elle est manifestation de puissance. Voyons en quoi elle est manifestation de l’avènement de Jésus. Le terme « parousie » que je traduis par avènement pourrait aussi être traduit par venue ou peut-être aussi par présence.

Le récit de la rencontre d’Elie avec Dieu à l’entrée de la caverne nous présente ce moment comme la venue de Dieu, la manifestation de sa présence, mais d’une présence qui se fait proche, intime. Elie, qui était en plein désarroi a pu être rejoint par Dieu. Lors de la transfiguration, il y a aussi une grande intimité. Jésus n’a pris avec lui que trois disciples, ses plus proches. En entendant le murmure léger, Elie se voile la face avec son manteau. Sur la montagne de la transfiguration, une nuée couvre les disciples. Si bien qu’ils ne voient plus rien. Nous avons vu son éclat, sa majesté, dit l’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre. Mais au moment où ils entendent la voix du ciel, les disciples n’ont fait qu’entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection ». N’est-ce pas cela le murmure léger, ténu, qui leur souffle dans le cœur la confidence la plus intime que Dieu peut leur faire ?

La manifestation de l’avènement de Jésus Christ, lors de la transfiguration, c’est la manifestation qu’une distance est abolie, qu’une marginalisation est dépassée. Elie avait franchi un très long chemin pour aller le plus loin possible de Dieu, et cette marginalisation volontaire n’est plus de mise. La séparation entre Dieu et nous est supprimée.

Il n’y a plus Dieu et moi, mais Dieu en moi. L’auteur de la Deuxième Lettre de Pierre le dit bien : ce murmure fait lever une lumière dans nos cœurs. Sur la montagne, les disciples voient la lumière qui resplendit du cœur de Jésus et qui habite tout son être, qui resplendit en son corps même. Quand cette lumière se lève dans nos cœurs, c’est un élan de vie qui rayonne et que rien ne peut arrêter. Rien ne peut être plus intime à notre être et rien ne peut l’empêcher de rayonner au-dehors.

Ecoutons ce murmure de Dieu et laissons sa lumière se lever dans nos cœurs.

Homélie par le pasteur Hyonou Paik pour le 30 juillet 2020

Homélie par le pasteur Hyonou Paik pour le 30 juillet 2020

Marc 6,45-52

Alors, qu’est-ce qu’ils n’avaient pas compris ? Il est vrai que les disciples de Jésus avaient eu ce privilège unique d’avoir vécu un moment historique de l’humanité, mais nous, nous bénéficions cet avantage de lire et de relire ce qui s’est passé, ce qui se passe, avec l’ensemble de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ. Comme on dit, on est toujours plus intelligent après. Alors, nous avons lu ce matin encore l’histoire des pains, cette histoire d’un incroyable banquet en plein air. Qu’est-ce que les disciples avaient échoué à comprendre pour rester à la fin bouche bée, bouleversés et paralysés, devant ce Jésus qui les rejoint ?

Mais avant de remonter le temps, pour nous qui pouvons feuilleter et consulter la Bible, des commentaires et des études de savants autant que nous voulons, nous serions tentés de pointer l’inintelligence des disciples et leur endurcissement du cœur dans ce récit de la marche sur les eaux lui-même. On pourrait dire, en effet, qu’ils n’ont pas réussi à voir la manifestation de la puissance divine dans notre histoire. Qui donc aurait pu marcher sur la mer si ce n’est Dieu dont le souffle planait à la surface des eaux bien avant que quelque chose existe (Gn 1,2 ; voir aussi Job 9,8 ; Ps 77,20 ; Es 43,16) ? Qui aurait pu maîtriser l’eau et le vent de cette manière si ce n’est celui que Dieu avait promis d’envoyer, afin qu’il vainque la puissance du mal secouant notre existence comme une tempête et celle de la mort menaçant de noyer notre existence à jamais ? Ils auraient dû dire « alléluia » au lieu de crier « fantôme » à la vue de la silhouette de Jésus qu’ils avaient quitté il y a à peine 6 à 9 heures. En plus, Jésus calme les disciples affolés en disant : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ». Tenez, ils n’ont pas su reconnaître ou accueillir ces expressions rappelant le nom de Dieu (Ex 3,14 ; Es 43,1-3.10-11) et son apparition (Ex 14,13 ; 20,20).

Mais n’allons pas si vite : on est toujours plus intelligent après. Et souvenons-nous : l’évangéliste nous dit que, si les disciples n’arrivent pas à réaliser ce qu’ils sont en train de vivre, c’est parce qu’ils n’avaient rien compris à ce qui s’était passé dans l’histoire de la multiplication des pains. Alors, qu’est-ce qu’ils auraient dû comprendre ? Qu’est-ce que nous aurions dû comprendre ce matin ? Est-ce le fait que le Christ tout-puissant maîtrisant des éléments de la nature n’est compréhensible qu’en lien avec ce Jésus qui se laisse prendre pitié de la foule affamée de la parole et du pain ? Ou, est-ce le fait que celui qui sait marcher sur les eaux, dominer la puissance de la mort, n’est pas séparable de celui qui donne à manger et qui se donnera à manger à travers sa passion et sa mort sur la croix ? Ou bien encore, y avait-t-il quelque chose à comprendre avec les douze paniers remplis du reste à la fin du repas ? Qu’est-ce que Jésus en a fait au fait ?

Je ne vous ennuierai pas longtemps avec toutes ces hypothèses. Vous en trouverez de meilleures. Mais une chose est sûre. Avec cette petite remarque finale de l’évangéliste Marc, nous sommes tout à coup embarqués dans la même barque que ces disciples. Nous sommes nous aussi invités à remémorer ce qui s’était passé auparavant pour comprendre ce qui se passe maintenant. C’est en nous souvenant sans relâche de qui était ce Dieu que nous reconnaissons ce qu’il fait aujourd’hui. C’est en nous rappelant ce que Dieu avait promis que nous découvrons la direction qu’il nous montre aujourd’hui. Par sa vie, sa mort et sa résurrection, le Christ nous dit que le Dieu de l’univers, c’est celui qui crée, aime et sauve, comme il l’était hier et comme il le sera demain.

C’est pourquoi il est important d’apprendre sans cesse à découvrir et à reconnaître dans le passé lointain et proche de notre existence les traces de Dieu : sa main, son « coup de pouce » ou son « stop », son souffle, sa voix, ses oreilles tendues, ses pleurs ou ses rires, ses expressions de désarroi ou de joie… Lire l’histoire de chacune, de chacun ou celle d’une communauté avec cette loupe repérant les traces de Dieu, cela pourrait apparaître aux yeux du monde comme quelque chose d’incompréhensible. Mais c’est la manière d’écrire l’histoire que le Christ nous a apprise : il dit que le Dieu que nous prions est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qu’il est le même de Pierre, de Marthe et Marie, de Lazare, et qu’il est le même de chacune et de chacun de nous.

En lisant ce que Dieu a laissé comme empreintes, comme traces, dans ce que nous avons vécu, peut-être apprendrons-nous à accueillir celui qui vient nous rejoindre aujourd’hui avec un peu plus de confiance, cela malgré l’obscurité qui nous entoure, malgré la fatigue de ramer contre le vent. En nous rappelant mutuellement comment Dieu est apparu dans nos vies, peut-être saurons-nous nous réjouir à l’écoute de sa voix : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur » et lui répondre : « Nous voici. Où veux-tu nous emmener ? » Bien sûr, nous serons toujours plus intelligents seulement après. Mais que voulez-vous ? Nous ne suivons pas le Christ pour devenir intelligents. Nous le suivons parce que cette vie est vraie.

Homélie par le pasteur Jean-Philippe Calame pour Fête de Béthanie le 29 juillet 2020

Homélie par le pasteur Jean-Philippe Calame pour Fête de Béthanie le 29 juillet 2020

 

Mes sœurs, mes frères, Élie est accueilli par une veuve pauvre et son fils au temps de la famine. Jésus a été l’hôte de Marthe, Marie et Lazare. Bien des récits bibliques placent l’affrontement de la vie et de la mort au cœur d’une réalité humaine essentielle : la famille, la maisonnée, l’hospitalité.

Au point que l’on peut se demander si la famille, la maisonnée, l’hospitalité n’est pas le lieu fondamental où la mort est vaincue et où Dieu peut faire triompher la vie.

I

Dans la chapelle d’une communauté de religieuses à Riga, j’ai vu une création artistique audacieuse et très inspirée. Derrière la table sainte, sur le mur qui tient lieu de chœur, on peut contempler trois icônes : à gauche, Marie, la mère du Sauveur ; à droite, Jean le disciple bien-aimé. Nous les voyons à la place qui est d’habitude la leur au pied de la croix. Mais voici que l’icône placée au centre ne représente pas la crucifixion, mais une maison….

Une fois les premiers instants de surprise passés, cet ensemble d’icônes m’a semblé communiquer un message très fort : c’est dans l’hospitalité que le don de la vie de Jésus peut être annoncé aujourd’hui de manière privilégiée. D’ailleurs, la chapelle dont je vous parle est au cœur d’une maison des sœurs de Béthanie.

La jeune artiste qui a eu l’intuition et l’audace de remplacer la représentation du Christ en croix par une représentation de l’hospitalité, nous conduit vers l’accueil de cette vérité bouleversante : l’extrême amour de Dieu, tel qu’on le découvre sur la croix, a besoin de l’hospitalité pour s’incarner aujourd’hui. C’est dans l’hospitalité que le don de Jésus peut être rendu perceptible à nos contemporains. Le don de vie que Jésus veut faire, c’est dans la réalité d’une maisonnée qu’il se révèle et qu’il peut être accueilli par les hôtes de passage.

II

Mais l’hospitalité ne va pas de soi. Pas plus que l’unité pour laquelle Jésus a expressément et intensément prié au moment de consacrer sa vie. L’hospitalité, pour se réaliser vraiment, a besoin d’être reliée à l’amour de Jésus. Les relations d’une maisonnée ont besoin de se nourrir de la présence de Jésus lui-même.

Il est bouleversant de songer à la forme si étonnante de réciprocité[1] entre Marie, Marthe, Lazare d’une part et Jésus d’autre part. À l’heure de donner sa vie, Jésus a eu besoin de vivre une amitié tout humaine auprès d’amis proches. Jésus a choisi l’accueil de trois amis de cœur particuliers, précisément à l’heure de se donner pour l’ensemble des humains. Le patriarche Athénagoras nous en livre le secret : « Jésus, Dieu, ne nous aime pas en tas, comme une foule indistincte, mais il a une préférence pour chacun ! Telle est la manière que Dieu a de nous aimer : il nous préfère chacun ! » (Ce qui nous libère du malheur épuisant de la comparaison aux autres !).

« Jésus aimait Marthe, et sa soeur et Lazare. » Il allait volontairement à la croix, pour lutter et vaincre dans un drame cosmique et même alors, alors justement, il a eu besoin de s’arrêter parmi ses amis, de goûter encore une fois cet amour humain… [2]. Pourquoi ? Profondément, parce que l’enjeu et le fruit du don de sa vie par Jésus est de redonner à l’humanité la possibilité de croître comme une maisonnée.

III

Grâce aux évangiles, nous pouvons pressentir comment Dieu en lui-même vit et accomplit l’hospitalité. Les Personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit sont distinctes, mais sans aucune rivalité, dans un rapport d’hospitalité réciproque, nourrie par une confiance qui engendre la liberté.

Totale est la confiance du Père envers le Fils : « Celui-ci est mon Unique, en qui j’ai mis et à qui j’ai confié tout mon amour ». Le Père fait confiance au Fils et il nous demande de faire une entière confiance à ce Fils unique. Il nous dit : « Écoutez-le ! ».

Le Fils, sachant la confiance du Père, déploie librement sa propre liberté : « Ma vie, personne ne me la ravit ; c’est moi qui la donne ».

À l’heure de quitter ses disciples, le Fils fait une entière confiance à l’Esprit : « Il prendra de ce qui est à moi pour vous le donner. Ainsi il vous consolera, il vous affermira ».

Et maintenant ?En ce moment-même, l’Esprit œuvre avec patience et force pour étendre dans nos vies la confiance et la liberté propres à Dieu : « Nous ne savons pas comment prier, alors l’Esprit lui-même intercède en nous ; avec lui nous osons crier : ‘’Qui libérera ma liberté ?’’ ».

– Louange au Ressuscité ! Rien, rien ne peut empêcher sa présence auprès de nous. Rien ne peut l’empêcher de nous donner part à l’amour du Père qu’il a illustré sur la terre et qu’il a accompli parmi nous. L’aujourd’hui de cet amour doit pouvoir s’incarner dans des lieux où des filles et des fils de Dieu s’exercent à l’hospitalité réciproque.

« Aimez-vous les unes, les uns les autres, comme Je vous ai aimés. Aimez-vous et accueillez-vous afin que le monde croie à l’amour dont je vous aime, comme le Père lui-même m’a aimé ».

La pratique de l’hospitalité exclut toute attitude revendicatrice, de même que l’esprit de comparaison. Pour y parvenir, les artisans d’hospitalité développent l’esprit de reconnaissance et le don de l’émerveillement.

Prélude privilégié du Royaume, l’hospitalité suppose la patience -qui est une forme de l’amour et de l’espérance -.

La patience, mais tout en même temps la ténacité -qui est une forme de la vigueur et de l’empressement-.

L’hospitalité à laquelle les humains doivent s’exercer est donc humblement mais réellement reflet de la maisonnée du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.  

Vous verrez d’ailleurs que l’icône de ce matin nous présente la maison de Béthanie comme une discrète Trinité : la maison évoque les demeures du Père ; un rocher rappelle que Moïse fit jaillir l’eau vive annonçant l’Esprit ; le souffle de l’Esprit met en mouvement les feuilles couleur sang d’un arbre de vie symbolisant le Fils crucifié.

Devant le seuil de la maison, le sol est de verdure, et celle-ci gagne tout l’espace qui longe les murs. Ainsi fructifie sur la terre des hommes la vie donnée et multipliée par Jésus Sauveur. Ressuscité, le bon Berger offre à ses brebis de verts pâturages. Pour ceux qui le suivent, son alliance déploie un espace de délices.

L’entrée de la maison du Père est étroite. La maison elle-même est élancée comme une tour. Rien de pesant dans l’évocation de la grandeur divine, mais une humble et pressante invitation à regarder aux réalités d’en-haut, et à choisir la porte étroite pour que dans les maisonnées terrestres la croix ne reste pas vaine.

Entre l’icône de Marie et l’icône de la maison, la bible ouverte invite à devenir à notre tour servante, servant de la Parole. Entre l’icône de la maison et l’icône de Jean, le disciple bien-aimé, le tabernacle rappelle l’aujourd’hui du cœur à cœur avec Jésus ressuscité.

Selon le résumé que nous avons écouté dans le livre des Actes des apôtres, les baptisés pratiquaient trois formes d’hospitalité :

  • l’hospitalité à la Parole, par l’écoute assidue de l’enseignement des Apôtres, pour vivre l’alliance accomplie par Jésus ;
  • l’hospitalité réciproque en Eglise, l’accueil de l’autre et le don de soi qui attestent et engendrent la communion fraternelle ;
  • l’hospitalité envers le Seigneur Lui-même, par la fraction du pain comme le Seigneur nous a dit de le faire, autrement dit l’accueil de sa Présence de Ressuscité.

C’est le soleil nouveau et sans déclin de la sainte Cène, dont les rayons nourrissent la vie nouvelle, la vie qui ne finira pas. Amen

[1] Réciprocité et non symétrie entre Jésus et ses hôtes, puisque Jésus est l’unique source de l’amour qu’il enseigne aux humains pour construire l’humanité comme une famille, comme une maisonnée.

[2] Voir Olivier CLÉMENT, Dialogues avec le Patriarche Athénagoras, Paris, Fayard,

1969, p. 148-149   et Olivier CLÉMENT, Joie de la Résurrection, Paris, Salvator, 2015,

  1. 125-126.
Homélie par le pasteur Claude Fuchs pour la fête de Marie Madeleine le 22 juillet 2020

Homélie par le pasteur Claude Fuchs pour la fête de Marie Madeleine le 22 juillet 2020

Cant.3. 1-4a; 1.Cor.13 ; Jean 20 11-18

« Les Douze étaient avec Jésus, et aussi des femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et de maladies : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons, Jeanne femme de Chouza intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres qui les aidaient de leurs biens » (Luc 8.1-3).

À côté des Douze, tout un groupe de femmes, sans doute fortunées, non seulement suivaient Jésus durant son ministère, mais encore semblent avoir permis pour l’essentiel la subsistance matérielle du groupe. Parmi elles, Marie-Madeleine. On la retrouve ensuite nommée dans le groupe de femmes qui avaient suivi Jésus jusque sous la croix (Mt.27.55 par.), alors que les Douze s’étaient pour la plupart enfuis. Puis elle est parmi celles qui, au matin de Pâques, trouvent le tombeau vide et annoncent cette nouvelle aux apôtres, d’où son titre d’« apôtre des apôtres » que lui attribue Hyppolyte de Rome au 3è siècle. Plus tard, Marie-Madeleine aurait suivi l’apôtre Jean et Marie, la mère de Jésus, à Ephèse, ou alors, selon une légende du Moyen-Âge, avec Marie, la femme de Cléophas, Marthe et Lazare de Béthanie elle aurait atterri sur un radeau aux Saintes-Maries-de-la-Mer et aurait évangélisé la Provence, avant de passer les 30 dernières années de sa vie comme ermite dans une caverne de la Sainte-Baume. Voilà pour un bref rappel de ce que l’on peut savoir de sa vie extérieure.

Déjà les textes que l’Eglise a choisis pour accompagner le récit de sa rencontre avec le Ressuscité, montrent que Marie-Madeleine est pour ainsi dire l’archétype de l’amour humain pour le Christ : Elle est comparée à la bien-aimée du Cantique des cantiques à la recherche de son bien-aimé ; l’hymne à l’amour de 1 Cor.13, rappelle que tout ce qui constitue notre vie de chrétiens – notre louange, nos connaissances théologiques, nos bonnes œuvres – ne restent qu’extérieurs et n’ont pas de réelle valeur sans l’amour. Qu’implique dans nos vies le fait d’aimer le Christ ? C’est ce que nous montre Marie-Madeleine et c’est ce en quoi elle vous intéresse très particulièrement, vous, chers sœurs, qui consacrez toute votre vie à cet amour et c’est ce en quoi elle nous intéresse nous tous, chrétiens, que l’amour du Christ a personnellement touchés d’une manière ou d’une autre et qui cherchons à y répondre de notre mieux.

L’amour du Christ, comme tout amour, est tout d’abord une chose merveilleuse. Dans toute sa simplicité et toute sa naïveté, il est la chose sans doute la plus merveilleuse qu’on puisse imaginer. Etre là, en face de lui, avec lui. L’écouter nous dire de mille manières combien il nous aime et le lui dire en retour à travers nos chants et notre louange. Le contempler dans le silence de notre cœur. Le découvrir agissant dans notre vie et dans la vie de tant d’autres, nous pardonnant toujours à nouveau nos inattentions, nos oublis, nos grandes comme nos petites trahisons, prêt à continuer jour après jour son chemin avec nous, nous inspirant et nous encourageant et, à travers tout cela, nous transformant, nous transfigurant peu à peu à son image. Quel bonheur que son amour ! Avec lui, fini la crainte de l’échec, fini la crainte de ne pas suffire ! Quelle libération ! Quelle joie et quelle paix ! Enfin ! Et pour toujours ! Et au-delà même de la mort ! Comment ne pas aimer à notre tour un pareil ami ?

Un tel amour pourtant, comme tout amour, a aussi son prix. Etre compagne ou compagnon du Christ n’est pas un bonheur de tout repos. Pour Marie-Madeleine cela a tout d’abord sans doute signifié renoncer à la vie confortable dans sa villa au bord du lac de Galilée. En 2009, les archéologues ont découvert à Magdala une synagogue datant de l’an 30 dans laquelle Jésus a sans doute prêché, entourée de plusieurs demeures aisées contenant chacune une piscine. L’une d’elle appartenait-elle à Marie-Madeleine ? Renoncer à ce confort pour suivre Jésus, cet homme fascinant, sans doute, mais aussi contesté dans ses pérégrinations un peu partout le pays, ce n’était pas rien pour une femme d’alors. Et encore aujourd’hui, suivre Jésus nous demande à nous aussi bien des renoncements : à ce qui aurait pu devenir une brillante carrière peut-être, à un certain confort et à certaines libertés que nous aurions alors pu nous permettre. Suivre Jésus, alors comme aujourd’hui, veut peut-être aussi dire accepter quotidiennement la compagnie d’hommes ou de femmes que nous n’aurions pas nécessairement choisis.           Mais il y a bien pire : Aimer nous rend vulnérables, aimer nous rend dépendants. « Sur mon lit, au long de la nuit, je cherche celui que j’aime, je le cherche et ne le rencontre pas », telle était la plainte de la bien-aimée du Cantique. Elle se lève, fait le tour de la ville, cherche dans les rues et les places, interroge les gardes. Mais en vain. Imaginons la peur et la souffrance de Marie-Madeleine suivant Jésus dans sa passion, imaginons son désespoir en le regardant de loin mourir sur la croix. Et maintenant, au matin de Pâques, le voilà une fois de plus disparu. Même le tombeau n’a pas pu le retenir. Le jardinier en saurait-il plus ? Moi aussi, à côté des moments de bonheur et de joie, je connais les temps de sécheresse spirituelle, les moments de questionnements et doutes. Je me mets alors à douter non seulement de Dieu et du Christ mais aussi et surtout de moi-même. Qu’en est-il de ma foi, qu’en est-il de mon amour ? N’était-ce qu’illusion, qu’hypocrisie ? A qui aller, puisque lui-même semble ne plus me répondre ?

« Marie ! – Rabbouni ! » Quelle explosion de joie, quelle intimité et quelle certitude à la simple mention de son nom, à la simple mention de mon nom. Non, il ne m’a pas abandonnée ! Il me reconnaît et m’aime toujours. « A peine les ai-je dépassé (les gardes que j’avais interrogés) que je rencontre celui que j’aime. Je le saisis et ne le lâcherai pas », raconte la bien-aimée du Cantique. Ainsi Marie-Madeleine. Comme les disciples sur le mont de la Transfiguration, elle voudrait que cet instant puisse durer et ne plus jamais prendre fin. Mais Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. » Pour l’instant, ni la tâche du Christ, ni celle de Marie-Madeleine, ni la mienne ne sont encore terminées. Il s’agit que le feu de l’amour puisse embraser le monde tout entier. Ce n’est qu’alors que notre amour trouvera pour toujours son repos en Dieu.

Amen.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Homélie par la pasteure Lucette Woungly-Massaga le 12 juillet 2020

Homélie par la pasteure Lucette Woungly-Massaga le 12 juillet 2020

Es 55, 10s; Rm 8,18-23; Mt 13,1-13

«La parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce que je veux, sans avoir atteint le but que je lui ai fixé» (Es 55,11).

Qui ne connaît pas cette Parole? Parole d’autorité souveraine!

Prenons la 1ère page de la Bible: Dieu dit … et par sa parole, le chaos est organisé, la création se déploie, la vie devient possible. Pour le peuple de la 1ère alliance, la parole est agissante; d’ailleurs, il n’est pas rare que le mot dabarparler se traduise par agir.

Comment alors comprendre que des paroles de Dieu ne se réalisent pas? Je pense aux prophètes qui doivent annoncer le malheur, comme Jonas chargé de proclamer la destruction de Ninive après 40 jours! Or Ninive n’est pas détruite, parole non réalisée, pas tenue? Voilà ce qui arrive quand on survole un texte: on pose mal les questions! Il n’est pas dit que les paroles se réalisent, mais qu’elles ne reviennent pas à Dieu, sans avoir réalisé ce que Lui veux (et non ce que je crois comprendre – nuance de taille), sans avoir atteint le but que lui a fixé. Or en se repentant, Ninive retrouve cette vie dans le shalôm voulue par Dieu (l’harmonie et le bonheur). Ainsi, la parole a bien produit l’effet escompté. Elle est Parole d’autorité souveraine, mais pas parole autoritaire : elle tient compte des humains, elle les oriente vers la vie et met en garde contre les dérives qui sont des chemins de mort. Elle ne s’impose pas, laissant les humains assumer (ou subir) les conséquences de leurs choix.

Tout ceci ne s’applique-t-il pas à Jésus, Parole faite chair? Jésus n’a-t-il pas été «la parole qui … ne revient pas à Dieu … sans avoir atteint le but qu’Il lui a fixé.» Jésus n’a-t-il pas été Parole d’autorité souveraine, en parole-acte et paroles dites pour conduire les gens de son époque sur le chemin de vie en plénitude voulue par Dieu?

Jésus, Parole de Dieu par sa vie tout entière, par ses miracles et par ses paroles de controverse, d’instruction et d’enseignement sur le Royaume. À la foule accourue au bord du lac, Jésus parlait de beaucoup de choses en utilisant des paraboles … «Pourquoi leur parles-tu en paraboles?» (Mt 13,3.10) demandent les disciples. Pour inviter à se laisser interpeller par ce que Jésus donne à voir et à entendre. Pour que «celui qui a des oreilles, entende» (v.9) et ne passe pas à côté du projet de salut de Dieu, même si son envoyé n’est pas conforme à ce qu’ils croient et croient savoir du Royaume.

Aujourd’hui encore, la Parole de Dieu se donne, Parole d’autorité souveraine, pour notre bien, pour notre vie, Parole qui ne retourne pas à Dieu sans avoir produit d’effet, sans avoir réalisé ce qu‘Il veut.

C’est dans le passage de l’ép. aux Romains que j’ai trouvé une Parole qui m’interpelle aujourd’hui (mais peut-être en avez-vous déjà capté une autre?): pour moi, c’est la liberté et la gloire des enfants de Dieu! Selon Chouraqui la liberté de gloire des enfants de Dieu.

La création sera, elle aussi libérée [de la servitude de la corruption] pour la liberté de gloire des enfants de Dieu. Cette pandémie ne, une liberté glorieuse.

La liberté de gloire des enfants de Dieu ! Quel contraste d’avec les souffrances du temps présent – sans proportions, dit l’apôtre Paul en parlant de son temps, mais n’est-ce pas aussi valable pour le nôtre? Ne pouvons-nous pas dire avec l’apôtre que la création tout entière gémit ? Et pas seulement à cause de la pandémie actuelle. Elle ne fait que mettre à nu les souffrances infligées à notre terre mère surexploitée et à des populations entières réduites à la misère… Et cette pandémie ne suggère-t-elle pas qu’une autre façon de gérer la vie est possible?

La création tout entière gémit et attend avec impatience la délivrance – l’apôtre Paul se situe à un tout autre niveau, il parle d’être délivré de la corruption conduisant à la mort, liée au péché. Mais, peut-on séparer le domaine spirituel de la vie du monde comme s’il n’avait pas d’impact sur elle?

Ce qui me frappe dans cette liberté glorieuse des enfants de Dieu, c’est que j’entends un appel à la vivre dès aujourd’hui, en plein monde. Paul vient de proclamer (au v.15) que nous n’avons pas reçu un esprit qui nous rende esclaves et nous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de nous des enfants adoptifs par lequel nous crions : Abba, Père. L’apôtre souligne que l’Esprit fait déjà de nous des enfants de Dieu, même s’il lie la plénitude de la gloire à la délivrance pour notre corps. Enfants de Dieu, déjà, par l’Esprit, héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ… (v.17). Au-delà des souffrances du présent, il y a cette promesse d’héritage qui déjà me rend libre de la liberté des enfants de Dieu. C’est pour que nous soyons vraiment libres que Christ nous a libérés, dit l’apôtre aux Galates (5,1).

Bouclons la boucle: «La parole qui sort de ma bouche ne revient pas à moi sans avoir produit d’effet…»

Quel effet la Parole de Dieu a-t-elle ce matin sur moi (celle qui m’a frappée, moi, ou une autre)? Quel effet sur ma vie de tous les jours, sur ma relation aux autres, au monde? Quel effet sur ma foi, mon espérance? A chacune, chacun sa réponse!       

AMEN.

Homélie par le pasteur Heiner Schubert pour la fête de la Visitation le 2 juillet 2020

Homélie par le pasteur Heiner Schubert pour la fête de la Visitation le 2 juillet 2020

Gal 4, 4-7 et Lc 1, 39-56

Chaque vraie rencontre fait bondir quelque chose en nous.

Chaque vraie rencontre éveille l’enfant en nous, parce que chaque vraie rencontre crée un monde nouveau en nous : La rencontre avec autrui nous amène vers son monde à lui ou à elle. Pour un petit moment, le flux du temps est suspendu. Nous sommes des nouveau-nés face à l’inconnu. Nous devenons explorateurs, exploratrices de l’univers mystérieux qui habite l’autre. Chaque vraie rencontre nous fait voir des choses que les autres ne voient pas. Elle nous transforme, nous façonne, nous change dans le plus profond de notre personnalité. Chaque vraie rencontre nous fait finalement chanter :

Chanter la beauté de Dieu, chanter sa présence dans le monde,
dans le quotidien, dans la joie et dans la souffrance. Chanter sa présence dans la vie de ma sœur, de mon frère. Chanter sa présence dans les injustices et dans les catastrophes personnelles qui nous sont racontées.
Puis, une fois arrivé, il faut frapper à la porte pour voir si l’autre est là. Lui aussi doit être là, présent, disposé à accueillir.
Vous ne savez pas si il ou elle a fait son chemin. Peut-être qu’il lui faut du temps pour arriver à ce point de rencontre. Il nous faut être patients.
N’oubliez donc pas de saluer l’autre. Cela peut engendrer des réactions étonnantes. Elisabeth entendit la salutation de Marie.
C’est bien si quelqu’un entend ce qui est dit. Il est rare que l’on soit vraiment écouté. J’ai passé des semaines de formation pour apprendre seulement à écouter. Et je commence à distinguer ce que ça peut signifier. Si on entend bien ce que dit l’autre, cela fait bondir quelque chose en nous. Chaque fois qu’on s’adresse à moi, ça me rappelle que Dieu lui-même s’est adressé à moi. Bon, si je reçois ma déclaration d’impôts, cela n’a rien de mystérieux.
Mais dans chaque vraie rencontre se reflète la parole que Dieu m’a adressée. La rencontre est en quelque sorte un sacrement.
Je rencontre le Christ dans l’autre.
Vous êtes filles et fils de Dieu selon la parole de Paul.
Nous sommes bien plus que les esclaves de notre histoire, les esclaves de notre environnement, les esclaves de nos gènes.
L’autre est bien plus que les bonnes ou mauvaises expériences que j’ai faites avec elle ou avec lui. L’autre aussi est en constante transformation. Chaque jour on est créé de nouveau, on est influencé et marqué par la présence de Celui qui a créé le monde.
Suit alors le chant déclenché par la rencontre. Le chant nouveau dont parle le psaume 98. Un chant qui répond aux bouleversements de ce moment privilégié.
« Mon âme exalte le Seigneur » parce que j’ai vu Dieu à l’œuvre.
Il était à l’œuvre depuis longtemps dans la personne, cette fille ou ce fils de Dieu, que je viens de rencontrer. Paul a parlé d’une nouvelle création, et voici c’est ce que j’ai perçu en écoutant l’autre.
On pourrait maintenant parler des obstacles. On pourrait dresser une liste très réaliste de tous les facteurs qui empêchent les vraies rencontres. Un pourrait bien dire un grand, même un très grand MAIS. Laissons tomber, gardons plutôt nos esprits remplis d’allégresse parce que nous allons tout à l’heure à la rencontre de Celui qui s’est adressé à nous.

Amen.