Épître aux Romains 13, 11 – 14,Évangile selon St. Jean 17, 1 – 6 + 20 – 24
Amour de tout Amour : la mission est accomplie ; dans ce cœur à cœur avec Dieu, Jésus lui remet ceux qu’Il lui avait confiés.
Il y a, bien sûr, dans cette prière de Jésus, son désir = « Je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés y soient avec moi, afin qu’ils voient ma gloire » , fruit de cette intimité tissée avec les siens depuis le premier appel. Et puis, il y a surtout l’amour unique, l’obéissance absolue de Jésus, unissant le Père et le Fils : « tout ce qui est à moi est à toi »…
Tout est don – offrande – Amour, dans cet échange : du Père au Fils, du Fils au Père, du Fils à l’humanité, de l’humanité rendue au Père, et, la Gloire de Dieu est au cœur de cette prière.
Et là, je me sens comme indiscret, parce que je m’enfile dans un tête-à-tête entre le Père et le Fils qui s’entretiennent de l’ineffable, car, qu’est-ce que la Gloire de Dieu ?
Dieu seul et son Christ le savent et la vivent ; nous, nous ne pouvons qu’imaginer l’inimaginable, et croire à cette Lumière, à cet Amour, à cette Beauté, à cette vie sans fin, à cette gloire.
Et pourtant, le passage du Christ dans notre vie laisse la trace de sa gloire et nous donne de la goûter et de la vivre, en aimant de son Amour, parce que sa vie et sa Parole, les miracles, les délivrances, jusqu’à la croix, ne sont qu’Amour, mais pas sans nous : c’est un Amour d’aujourd’hui qui se cultive dans la fréquentation de la Parole et de l’Eucharistie, et dans la communion fraternelle : pour nous, c’est ça la Gloire de Dieu et nous n’avons pas à en vouloir plus ; Dieu ne faisant rien sans nous, nous avons aussi notre partition à jouer, nous sommes des partenaires avec lesquels Jésus compose, entre autres, dans la réalisation de sa prière nous invitant à être un, et à l’être pour que le monde croie, ce monde que Dieu aime tant ; ce monde en grande souffrance devrait avoir l’Église comme témoin-relais de l’amour du Christ ; c’est ainsi qu’elle glorifierait son Seigneur.
En ce soir de mémoire, ça me plaît de rappeler l’émerveillement de Mère Geneviève, plongée dans les Évangiles – comme elle l’écrit  elle-même – « J’ai vu grandir la figure du Christ, avec une émotion très grande ; figure libérée de tout, qui ne classe rien ni personne, ne rétrécit aucune question, ne pose aucun dogme, est au-dessus de tout, en étant merveilleusement humain et vivant » !
Vies données, consacrées, on peut dire que nos sœurs dans la Lumière ont glorifié Dieu.
Amen.