ASCENSION Eph 1, 17-23; Act 1, 1-11 et Lc 24, 44-53
Nous venons d’entendre ce passage de l’Évangile de Luc, où l’on peut lire que Jésus, après avoir bénit ses disciples, se sépara d’eux et fut emporté au ciel.

Luc se réfère encore à l’ascension, au début du Livre des Actes des Apôtres, pour souligner qu’un tel événement est comme le lien qui unit la vie terrestre de Jésus à la vie de l’Église. Il signale le nuage qui soustrait Jésus à la vue de ses disciples et les deux hommes qui apparaissent en robes blanches et les invitent à ne pas rester immobiles, en train de contempler le ciel, et annoncent la promesse que Jésus reviendra de la même manière qu’ils l’ont vu monter au ciel. Par conséquent, la célébration de la fête de l’Ascension du Seigneur, est pour nous un chant de victoire et d’espérance !

La couleur blanche représente, d’après le symbolisme biblique, l’univers de Dieu.

Il y a un lien évident entre ces deux hommes en robe blanche et les deux hommes aux vêtements éblouissants qui apparaissent dans la tombe de Jésus, le jour de la Résurrection. Les paroles prononcées par ces deux hommes constituent l’explication de Dieu pour l’absence du corps du crucifié : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité » !

Maintenant, avec le regard de la foi, les apôtres comprennent que, bien que Jésus soit soustrait à leurs yeux, il reste pour toujours avec eux et, dans la gloire du Père, ne les abandonne pas. Voilà pourquoi l’Ascension n’indique pas l’absence de Jésus, mais nous dit, bien au contraire, qu’Il est vivant parmi nous d’une manière nouvelle. Il ne se trouve pas dans un lieu spécifique, dans le monde, comme c’était le cas auparavant, mais il est maintenant dans la Gloire de Dieu tout en étant mystérieusement présent dans l’espace et le temps, proche de chacun de nous. C’est bien ce que nous signifions en récitant le credo quand nous disons que Jésus « est monté au Ciel, qu’il s’est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ».

Cette fête nous invite également à être des témoins de Jésus, qui vit dans le Ciel, dans l’Église et dans le cœur de chacun de nous.

Le jour de l’ascension de Jésus nous apprenons que les disciples ont regagné Jérusalem pour ensuite aller proclamer partout le message de Jésus.

Avec cela, nous observons encore que l’Ascension de Jésus n’indique pas son absence temporaire du monde, mais inaugure surtout la forme nouvelle et définitive de sa présence parmi nous, en vertu de sa participation à la Gloire divine. Les disciples, renforcés par la puissance de l’Esprit Saint, sont chargés de rendre perceptible la présence du Christ parmi les hommes par le témoignage, la prédication et l’engagement missionnaire.

Pour nous, la fête de l’ascension a trois aspects très importants :

• Le premier, c’est la certitude que, aussi incertaines et dénuées de sens que la réalité et notre vie apparaissent souvent, il y a un Seigneur dans le ciel, qui a tout, avec amour et puissance, entre ses mains. Rappelons-nous les paroles de la lettre aux Ephésiens, que nous avons entendue tout à l’heure : « sachez qu’elle immense puissance Dieu a déployé en notre faveur, à nous les croyants : son énergie, sa force toute puissante, il les a mises en œuvre dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité des morts et fait assoir à sa droite dans les cieux, bien au-dessus de toute Autorité, Pouvoir, Puissance, Souveraineté et e tout autre nom qui puisse être nommé, non seulement dans ce monde, mais encore dans le monde à venir ». Il n’y a donc rien à craindre. En ressuscitant Jésus et en le glorifiant, Dieu nous révèle l’étendue de sa force : votre Seigneur est celui qui dirige tout, désormais. Vous et le monde dans lequel vous vivez, vous et l’histoire dans laquelle vous agissez, vous êtes entre les mains de celui qui est assis sur le trône, à droite du Père !

• Le second, nous révèle, alors que nous regardons vers le ciel, que le ciel est finalement en chacun de nous et que Celui qui se dérobe à nos yeux reste, malgré tout, présent dans nos vies. Par conséquent, nous sommes membres du Corps du Ressuscité, appelés à partager sa gloire. Telle est notre assurance.

• Nous sommes, enfin, appelés à témoigner courageusement de cette promesse devant le monde, en apportant l’espérance à ceux qui souffrent, aux abandonnés, aux désespérés, à ceux qui cherchent un sens pour leurs vies…

Comme les disciples, en acceptant l’invitation des « deux hommes en costumes brillants », nous ne devons pas rester les yeux fixés sur le ciel, mais, sous la direction de l’Esprit Saint, accepter d’être appelés à consolider notre foi en la présence réelle du Christ dans l’histoire, présence agissante, se déployant dans nos propres vies, gage d’un monde nouveau, transfiguré par l’amour. Car, sans cette présence agissante du Christ ressuscité nous ne pouvons rien construire de solide dans notre histoire humaine. Bien qu’avec nos yeux de chair nous ne puissions pas contempler le Seigneur dans sa gloire, nous pouvons, soutenus par l’Esprit Saint et avec les yeux de la foi, être sûrs que ce monde et notre vie ont un sens et que l’avenir repose sur une espérance.

Joël Pinto